Dakar-Freetown

Publié le par voyage à vélo en Amerique du Sud.

Dakar Freetown 515nm 30 heures

Nous arrivons à Freetown le 31er juillet a 18h30'. Le Captain force un peu l'allure : il sait que si il arrive trop tard il n'aura pas de pilote pour rentrer au port, ce qui fut le cas.


Donc demi-tour en mer pour la nuit. A environ 20 nm de la cote, ils ont caremment arrêté le moteur et laissé dériver le navire : "drifting" procédure ils appellent ça. Une équipe de quart veille bien sûr, toute la nuit, elle positionne le bateau sur la carte et anticipe sa dérive. Sachant que dans une procédure normale, il faut minimum une heure pour que le bateau ait une autonomie de propulsion.


Ce matin, je me lève a 6 h avec le jour, l’environnement est à couper le souffle, ambiance chaude et moite, senteur d'Afrique, vanille, et je ne sais trop quoi, des couleurs avec reflet du soleil levant, rasant la surface de l'eau sur une mer agitée, du gris argenté jusqu'aux nuages en fond de tableau, noirs chargés de pluie et d' électricité.
Trois personnes en passerelle, le commandant, en uniforme d'apparat, pose dans son fauteuil et donne des ordres courts et précis, <morning monsieur Robert> <morning captain>, il y a l'officier de quart Serguee, et le Wheelman AB (son nom Philippin est imprononçable donc AB a la barre).

Nous sommes en approche sur le cap Sierra Leone, à environ 15 kt ce qui est vite, à environ un nautique de ce point on se prend LE grain : coup de vent avec tout ce qui va bien. On fait ce qui s'apparente à une remise de gaz en avion : demi-tour vite fait bien fait (j'ai l'impression que ce captain, sous ses airs un peu lourdeau et nonchalant, est en fait plutôt speed et genre cow-boy).

Donc nous nous retrouvons au cap Ouest pendant un moment à se faufiler à travers les petites barques de pêcheurs que l'on ne voit pas au radar et qui sont souvent cachées derrière les vagues tellement elles sont petites A la demande du commandant, je me retrouve avec une paire de jumelle à surveiller avec deux autres marins qui ont été demandés en passerelle : deux yeux et un cerveau qui glande autant s'en servir, il a raison.

La nouvelle heure d'approche est maintenant 10 h, je faisais allusion à l'avion tout a l'heure, sauf que sur ce bateau, nous avons du carburant pour faire le tour de la terre. Nous faisons donc des ronds dans l'eau.

Apres une arrivée très lente, nous finissons par accoster à midi et demie.
Vue de l’extérieur c'est vraiment magnifique, de loin on dirait la Guadeloupe, mais dès que l'on se rapproche, on voit qu'il y a des problèmes de salubrité. D'ailleurs, arrivée au port l'odeur n'est plus la même.
Ville ou l’insécurité règne en maître, interdiction évidement de descendre du navire, tout est fermé à clef.

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